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DES PAPIERS COLLÉS À L'ESPACE SACRÉ.

Paul Foujino commença par faire des peintures à l'huile, aux couleurs denses, souvent sourdes et graves comme les aimait Gauguin. Un jour il introduisit dans une de ses toiles un papier collé et, fort de cette expérience, il abandonna peu à peu la peinture à l’huile pour ne plus faire que des collages. Du coup, Paul Foujino trouva sa manière propre et affirma son style, comme s'il avait obtenu ce qu'il cherchait, ce vers quoi il aspirait depuis longtemps. Sans doute était-ce le moyen providentiel de concilier deux parts en lui : la culture japonaise dans laquelle il avait baigné depuis son enfance et la culture européenne qu'il avait choisie.
Les papiers collés, en effet, lui permettaient de reprendre, sinon la matérialité, du moins l’esprit des estampes japonaises avec leur sens inné de l'aplat coloré et qui influencèrent, notons-le, les peintres français de la fin du dix-neuvième siècle. Par ailleurs, les papiers collés lui offraient de mettre en œuvre ce qu’il admirait tant chez des peintres comme Cézanne ou Matisse, à savoir la couleur-espace et la couleur-lumière. "Les plans dans la couleur, les plans !" Le lieu coloré où l'âme des plans frissonne, la chaleur prismatique atteinte, la rencontre des plans dans le soleil ! (Cézanne). Dans la peinture de Matisse, Paul Foujino prisait la pureté des moyens, l’agencement de l’espace par les timbres des couleurs, l'exaltation réciproque des teintes, la lumière enfin qui sans cesser d’être indivise, intensifie les tons.

Père Jean-Marie Tézé - Sculpteur

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